6 FAÇON DONT LE STRESS DÉSÉQUILIBRE TA THYROIDE
Glycémie & Thyroïde
Quand on parle de glycémie, on parle du taux de sucre dans le sang, principalement sous forme de glucose. Ce glucose est la principale source d’énergie pour toutes nos cellules, y compris celles de la thyroïde.
Quand la glycémie fluctue fortement, le corps libère des hormones de stress comme le cortisol et l’adrénaline pour tenter de rétablir l’équilibre. Le problème, c’est que le cortisol, en excès chronique, freine la production de l’hormone thyroïdienne (TSH) par l’hypophyse et ralentit la conversion de la T4 en T3 active.
- Hyperglycémie chronique = inflammation systémique + résistance à l’insuline = surcharge du foie (qui joue un rôle clé dans la conversion de T4 en T3).
- Hypoglycémie = stimulation excessive des glandes surrénales = excès de cortisol = blocage de la fonction thyroïdienne.
Le dérèglement de l’axe HHS (Hypothalamo-Hypophyso-Surrénalien)
L’axe HHS est le chef d’orchestre de notre réponse au stress. Quand le cerveau perçoit un danger (réel ou supposé), l’hypothalamus sécrète la CRH (Corticotropin Releasing Hormone) qui stimule l’hypophyse à produire l’ACTH (Adrenocorticotropic Hormone). L’ACTH va alors stimuler les glandes surrénales pour libérer du cortisol.
- Le cortisol, s’il est produit en excès, envoie un signal de rétrocontrôle négatif à l’hypothalamus et à l’hypophyse pour freiner la production de TSH (l’hormone qui commande la thyroïde).
- De plus, le cortisol perturbe les récepteurs des cellules à la T3, diminuant ainsi la sensibilité des tissus à l’hormone thyroïdienne.
Conclusion : l’axe HHS est un système de régulation extrêmement fin, mais sous l’effet d’un stress prolongé, il déséquilibre l’ensemble de la chaîne hormonale, et la thyroïde est l’une des premières victimes silencieuses de ce dérèglement.
La diminution de la conversion des hormones thyroïdienne
La thyroïde produit majoritairement de la T4, une hormone « précurseur », qui doit être convertie en T3 active dans le foie et les intestins pour que le corps puisse l’utiliser.
- Le cortisol élevé inhibe l’activité de l’enzyme 5′-déiodinase, responsable de la conversion de T4 en T3.
- Il favorise aussi la production de reverse T3 (rT3), une forme inactive de la T3 qui agit comme un « frein moléculaire » sur le métabolisme.
- Inflammation + dysbiose intestinale = mauvaise conversion périphérique = symptômes d’hypothyroïdie malgré des taux normaux de TSH ou de T4.
Ce mécanisme explique pourquoi, même avec une thyroïde « fonctionnelle », les cellules du corps peuvent manquer d’hormones actives.
L’auto-immunité
Le stress chronique fragilise les barrières protectrices de l’organisme, notamment la muqueuse intestinale et la barrière hémato-encéphalique.
- Une perméabilité intestinale accrue (« leaky gut ») laisse passer des antigènes (protéines étrangères) dans la circulation sanguine.
- Le système immunitaire, sur-sollicité, finit par faire des erreurs de ciblage et peut attaquer les tissus de la thyroïde par mimétisme moléculaire (exemple : confusion entre la structure du gluten et celle des tissus thyroïdiens).
- Résultat : inflammation locale, infiltration lymphocytaire, production d’anticorps anti-TPO ou anti-thyroglobuline, caractéristiques de la thyroïdite d’Hashimoto.
Ainsi, le stress chronique devient un déclencheur et un accélérateur de l’auto-immunité.
La résistance de la thyroïde (résistance cellulaire)
Pour que les hormones thyroïdiennes soient efficaces, elles doivent pouvoir entrer dans la cellule et se fixer sur leurs récepteurs spécifiques.
- Le cortisol élevé + l’inflammation chronique désensibilisent les récepteurs des hormones thyroïdiennes.
- Les cytokines inflammatoires (comme le TNF-α, l’IL-6) perturbent l’expression des gènes des transporteurs de la T3 à la surface cellulaire.
- Même avec suffisamment d’hormones dans le sang, la cellule devient « sourde » aux signaux hormonaux.
C’est comme si la clé (hormone) ne trouvait plus la serrure (récepteur) pour ouvrir la porte du métabolisme.
Déséquilibre des hormones sexuelles
Le foie est l’organe clé de la détoxification des œstrogènes et de la régulation des protéines de transport des hormones thyroïdiennes.
- Lorsque le stress surcharge le foie, il devient moins efficace pour métaboliser les œstrogènes = un excès d’œstrogènes dans le sang.
- Cet excès stimule la production de la TBG (Thyroid Binding Globulin), la protéine qui transporte les hormones thyroïdiennes dans le sang.
- Plus il y de TBG, plus vos hormones thyroïdiennes sont comme bloquées : elles circulent dans le sang, mais elles restent inactives et ne peuvent pas aider le corps à produire de l’énergie.
- Moins d’hormones libres = moins de disponibilité pour les cellules.
Ce mécanisme est particulièrement fréquent pendant la périménopause, où les fluctuations hormonales sont déjà importantes.